Connaître les stades pour mieux piloter la plante maïs
La connaissance des stades repères d’une culture est essentielle pour mieux piloter son itinéraire technique, notamment pour le maïs. Il s’agit aussi de mieux estimer son potentiel de rendement et simuler les effets climatiques sur son itinéraire technique. Les stades de la culture sont définis par différentes échelles que l’on nomme BBCH ou IOWA. Lorsque 50 % des plantes de la parcelle arrivent à un niveau de développement donné, on dit que le stade de croissance est atteint. On peut le prévoir en se basant sur le besoin en degrés-jour de la plante. Retour dans cet article sur quelques stades clé à bien connaître en maïs.
La phase végétative du maïs
Cette première phase commence avec la germination du grain et se terminent à l’initiation des panicules et des épis. Elle correspond à la croissance des racines, de la tige et des feuilles. La préparation du sol, la qualité du semis et la protection contre les ravageurs déterminent la réussite de cette phase de croissance.
Le stade levée du maïs
La levée se situe au niveau 9 pour l’échelle BBCH et VE sur l’échelle IOWA. Elle nécessite 80 à 100 degrés-jours. Elle est atteinte lorsque le coléoptile atteint la surface du sol. L’apex, qui est le site de développement des feuilles, est encore protégé du froid. Il est placé à environ 1 cm sous la surface du sol, au-dessus du plateau de tallage.
Le stade 5 feuilles
Le sevrage de la plantule intervient. Il marque la prise de relais des racines après le grain pour l’alimentation de la jeune plante. Des carences sont souvent observées, alors que la sensibilité aux ravageurs diminue (mouches, taupins, corbeaux). La composante de rendement « nombre de plantes/ha » est quasi-définitive.
Deux transformations importantes interviennent après ce stade sur la plante :
- Dès 6 feuilles, la couverture cireuse des feuilles devient plus perméable et augmente le risque de phytotoxicité.
- Le bourgeon terminal passe au-dessus de terre. Les conséquences d’une grêle peuvent être importantes.
Désherbage et fertilisation
Le désherbage d’une parcelle de maïs doit être effectué tôt en végétation, idéalement entre 2 et 4 feuilles. Après 6 feuilles, il est envisageable, mais plus risqué. A 8-9 feuilles, il est déconseillé, car peut impacter le futur épi, donc le rendement.
A noter qu’à 8-10 feuilles, la plante est plus sensible au froid et ses besoins nutritifs augmentent fortement. La montaison est proche. Un apport d’azote principal est recommandé entre 4 et 10 feuilles.
La phase de formation des organes reproducteurs
La floraison est située à 63 sur l’échelle BBCH et VT sur l’échelle IOWA. Les grains de maïs en formation présentent des soies à leurs extrémités. Ce stade est important pour les variétés de maïs grain, mais il est également nécessaire de le suivre dans le cas d’une récolte de maïs fourrage. Il permet de déterminer plus précisément la date de sa récolte. Il faut environ 45 à 65 jours après ce stade pour pouvoir ensiler le maïs. Dans des régions chaudes ou dans le cas de maïs qui fleurissent tôt, on retient la fourchette basse de 45 jours. A l’inverse, pour des floraisons du mois d’août dans les zones plus froides, on comptera environ 65 voire 70 jours pour récolter.
Ce stade conditionne la bonne fécondation des grains et donc leur formation. Un manque d’eau à ce stade impacte fortement le rendement. Dans le cas d’une culture irriguée, la surveillance doit permettre d’optimiser les apports et de les sécuriser.
La phase de développement et de maturation des grains
Cette dernière phase commence avec le stade SLAG (stade limite d’avortement des grains). Elle nécessite 250 degrés-jours après la floraison femelle et conditionne la composante de rendement « Nombre de grains/épi ». Le remplissage des grains commence avec la migration des sucres vers l’épi.
La récolte peut être déclenchée avec :
- 30 à 35 % de MS pour le maïs fourrage
- Un niveau d’humidité de 35 % pour le maïs grain corné ou 32 % pour le denté.
Besoins en eau et élaboration du rendement de la plante maïs (ABC du maïs - KWS)
